Pourquoi marcher lors de mes voyages ?

Une question qui me revient presque toujours : "Pourquoi marcher lors de mes voyages ?"

Je crois que lorsque j'ai décidé de me consacrer au voyage il y a 12 ans, ce fut une évidence. Je faisais de la randonnée depuis ado et j'avais toujours aimé ça, sans alors me demander pourquoi.

D'où mon premier choix de destination : vivre avec une tribu nomade de l'extrême Orient sibérien, dont la marche est le quotidien. Cette aventure initiatique de plusieurs mois dans une nature à l'état pur m'a apporté le sens caché de la marche.

Elle est bien plus qu'un moyen de locomotion. Elle possède le pouvoir de nous relier.

Nous relier à la Nature.

Nous relier à nous-mêmes.

Nous relier à quelque chose de plus grand en soi.

La marche est un long dialogue avec le Tout.

Et parce que je marche seule, c'est un long dialogue en silence ! Or les sons naissent du silence.

Dès lors, c'est la symphonie des entrailles qui se met en marche : souvenirs, blessures non cicatrisées, regrets, désirs inavoués, colères refoulées ...

Pas après pas, kilomètre après kilomètre, le corps se fatigue, l'esprit lâche, et c'est comme si l'on semait tout ça derrière soi. Le processus alchimique de la marche s'amorce : plus on avance, plus on s'allège.

Jusqu'à atteindre un autre silence, où cette fois-ci, sonne la symphonie de la nature. On a l'impression de voir pour la première fois. La contemplation et l'émerveillement poussent les portes d'un trésor en soi : l'ivresse de vivre.

Or, je ne connais rien de plus savoureux en ce monde que de revenir à la conscience d'être en vie.

Cette conscience ne niche pas dans nos têtes, nos esprits. Elle se déniche dans nos corps.

💕