L’écriture, une porte d’entrée vers nous-mêmes

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Ce matin, j’ai eu envie de vous parler d’écriture. Non pas l’écriture d’un livre, destiné aux autres, mais l’écriture au quotidien, pour soi.

Si je passe la période des journaux intimes, que j’ai tenus quand j’étais ado, je peux dire que j’ai commencé à écrire mes pensées quelques mois après la mort de mon père. C’est venu naturellement, avec la reprise – boulimique – de la lecture. Comme si le fait de m’être tue pendant trop d’années avait déclenché en moi le besoin impérieux de m’exprimer.

J’écrivais par saccades. De façon assez compulsive. Pas forcément quotidiennement mais uniquement quand j’en ressentais l’envie. Ce pouvait être le matin, dans le métro, le RER (quand j’arrivais à m’asseoir !), le soir, après le boulot, chez moi, sur fond de musique classique ou du monde, ou encore sur le banc d’une église.

Au départ, j’ai surtout évacué un trop plein d’émotions, de colère et de souffrance. Puis, les mois passant, j’ai commencé à écrire mes réflexions sur la façon dont je percevais le monde, la nature, la société, sur ce que je découvrais de la vie, la VRAIE vie, celle que j’avais ignorée pendant des années. La vie imprévisible, avec ses inconnues, ses mystères, ses signes et ses silences. À travers ces réflexions, je ne faisais finalement qu’écrire sur moi.

Sur ce que j’aimais.
Ce que je détestais.
Ce que je redoutais.
Ce que je recherchais.
Ce que je voulais.

Cette écriture m’a non seulement aidée à surmonter le deuil de mon père, mais elle m’a révélée à quel point je portais des MILLIERS de choses en moi. Face à la page blanche, je ne pensais plus. Les mots et les phrases jaillissaient comme ils le devaient. C’est en les relisant, de suite, et plus encore plusieurs jours voire semaines après, que je réalisais le poids de tout ce qui était là, en moi, encombré sous des couches et des couches de barrières, de limites que je m’étais moi-même créées.

L’écriture m’a libérée. Elle m’a ouverte à moi-même.

Donc oui, je la conseille à chacun d’entre nous. Je parle bien de cette écriture spontanée, sans faux-semblant, sans souci de la belle phrase ou de la belle métaphore. D’où l’importance d’écrire pour soi, uniquement pour soi.

Écrire en toute sincérité.
En toutes simplicité.
En toute fluidité.

En nous laissant aller à elle, elle se fait porte-parole de notre inconscient, de nos profondeurs les plus intimes, de nos émotions. Elle esquisse NOTRE message. Celui que nous cherchons parfois avec tant d’ardeur, qui nous indique ce que nous devons faire, ce que nous devons ÊTRE. Elle nous soulage en même temps qu’elle nous guide vers nous-mêmes.

Elle requiert une certaine discipline, l’idéal étant de la pratiquer quotidiennement. Car tout message, aussi simple soit-il, ne peut apparaître dès les premières pages. Tout travail de profondeur nécessite rigueur et persévérance. Patience. 

Une fois que nous avons saisi le pouvoir de l’écriture, son potentiel, à nous de nous confier à elle. Asseyons-nous, prenons un instant pour nous, avec elle, et laissons les choses apparaître, telles qu’elles le doivent. Puis ouvrons les yeux, lisons les mots, les phrases, lisons entre les lignes.

Nous finirons par nous voir nous-mêmes.

Linda