La spiritualité doit être libérée de l'obligation d'aller mieux !
Voici un sujet que je veux aborder depuis un moment ! Car ça fait plusieurs années qu'un aspect de la spiritualité me dérange : le côté trop "bisounours" style "Tout va bien dans le meilleur des mondes" ou "Tout va mal dans ma vie mais ça va passer puisque je récite mes affirmations positives chaque jour" ou encore "Tout ça, c'est de la faute des autres qui sont très méchants et tous contre moi et je préfère me retirer dans ma grotte".
Un jour, eurêka ! J'ai découvert que ce qui me dérangeait portait un nom : le contournement spirituel ! Ce concept a été inventé par le psy John Welwood qui a remarqué que la spiritualité pouvait être utilisée pour éviter des problèmes non résolus, et rejeter des émotions "négatives" plutôt que de les accueillir.
C'est lié entre autres à la culture du "bien-être à tout prix" qui pousse à penser qu'on ne peut pas se sentir bien si on n'arrive pas à s'élever au-dessus de toute négativité. D'où le recours à la fuite dans l'ultra positivisme !
Or les émotions dites "négatives" (colère, tristesse ...) ont un rôle à jouer et c'est une grande erreur que de les ignorer ! Elles font partie intégrante de notre développement !
On en arrive alors à la "vraie" spiritualité : accueillir TOUT ce qui est, le "positif' comme le "négatif", car TOUT a un sens, et TOUT est porteur d'enseignement ! Voici pourquoi j'affirme que la spiritualité doit être libérée de l'obligation d'aller mieux !
C'est Ok d'être triste.
C'est Ok d'être au fond du trou.
C'est Ok d'être en colère.
Notre job consiste alors à comprendre pourquoi, à identifier les blocages qui empêchent la guérison, prendre le temps de déplacer son regard pour voir les choses autrement.
Bien sûr, on ne va pas se mentir, le but est d'aller mieux, de s'élever intérieurement, spirituellement ! Mais n'oublions pas que pour ça, il y a tout un chemin à parcourir avec les pieds bien ancrés au sol, un chemin parfois chaotique certes, mais n'est-ce pas le chemin, l'essentiel ?
Photo prise par la lumineuse Ana Maria au Népal, au pied du Swayambhunath !