Ce qu'il y a de bon dans l'humain et de beau dans le monde
Hier, lors d'une conférence que j'ai donnée au Welcome to the Jungle (jeune entreprise HYPER dynamique qui réinvente le marché de l'emploi, pour ceux qui seraient justement en demande ;)), on m'a posé cette question :
"Depuis que tu t'es lancée dans ta voie, et dans toutes ces aventures, qu'est-ce qui a changé le plus dans ton rapport aux autres ?"
Voici ce que j'ai répondu :
"J'ai réalisé à quel point il y avait encore de la bonté dans l'humain et de la beauté dans ce monde."
Peut-être que ça va vous paraître évident, dis comme ça, à tête reposée. Mais je peux vous affirmer que les aventures que j'ai réalisées m'on profondément amenée à cette prise de conscience.
Je m'explique.
Pour vous replacer dans le contexte de mon "ancienne vie", j'ai travaillé pendant 4 années en poste de commandement en gendarmerie. Le fait est que ces métiers liés à la sécurité nous plongent quasi 24h/24H dans ce qu'il y a de plus sombre et de plus violent dans la société. En gros, plus on assure la sécurité, plus on devient parano et plus on se sent - nous-mêmes - en insécurité. Je sais, ce n'est pas rassurant.
Et ça ne l'est pas, croyez-moi.
Car oui, nous vivons dans un monde violent, où on a érigé la possession - d'argent, de biens, de pouvoir - au rang de but suprême. D'où le développement de peurs et de frustrations, qui génèrent la colère, qui génère la haine, qui génère la violence ...
Au cas où nous ne serions pas au courant, pas de problème ! Les médias, nos TRÈS chers médias et, pour ne citer qu'elles, les merveilleuses chaînes d'information en continu, se font un PLAISIR de diffuser en BOUCLE ce qu'il y a de plus anxiogène dans nos sociétés, et de ressasser tout ce qui ne va pas. Pourquoi ?
Parce que ça fait vendre.
Parce que ça attire de l'audience.
Parce que, psychologiquement, nous sommes "programmés" pour accorder plus d'importance aux événements négatifs qu'aux événements positifs.
Parce que, à l'époque du paléolithique, être attentifs aux dangers de la nature était essentiel pour assurer notre survie.
Et surtout :
Parce que ça arrange le pouvoir de maintenir un climat de peur.
Parce que la peur émousse les pensées et les réflexions.
Parce que la peur soumet.
Bon, je sais, c'est rude, mais c'est une réalité. Et je me trouvais quasi exclusivement dans CETTE réalité avant de décider de relever la tête, d'inspirer profondément, de regarder par-delà l'horizon, et de l'explorer.
J'y ai vu de belles choses. De très belles choses. Et c'est notamment le voyage qui m'a ouvert les yeux sur ce monde, que j'avais trop longtemps négligé.
J'ai rencontré des centaines de personnes qui m'ont accueillie alors qu'elles ne me connaissaient pas, qui m'ont offert le gîte et le couvert sans rien demander en retour.
J'ai reçu des centaines de sourires.
J'ai reçu une tonne d'amour et de bienveillance, échangé des milliers de mots aussi simples que "Bonjour " et "Merci", qui suffisaient à combler une journée de partage.
J'ai foulé de mes pas des terres d'une beauté telle que mon âme s'en trouve imprégnée à jamais.
J'ai inspiré l'air pur de l'instant.
J'ai trouvé la lumière de la Vie.
Voici donc ce qui a changé le plus dans mon rapport aux autres, et au monde en général.
Aujourd'hui, j'ai CONFIANCE. En ce que je fais, certes, mais en ce que nous pouvons faire. Car j'ai embrassé cette bonté et cette beauté de mon propre coeur, et je sais qu'elle existe.
En nous.
Autour de nous.
Ceci ne signifie pas que j'occulte le négatif de notre monde. J'en reste pleinement consciente. Simplement, je sais qu'il y a autre chose, et que notre attention ne doit pas se focaliser sur le manque, sur ce qui ne va pas, mais sur ce qui est - de bon, de beau, de positif - et ce qui pourrait être.
C'est un changement de perspective, qui finalement change TOUT par rapport à notre perception du monde et de la vie.
C'est à cette condition - et uniquement à cette condition - que nous pouvons nous libérer de ce qui nous entrave, pour finir par avancer vers un avenir plus radieux.
Linda
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PS : Photo du Tibet, d'une jeune maman nomade et de son bébé, avec lesquels j'ai passé plusieurs jours :) Au programme : chercher les yaks dans la montagne, couper la viande auprès du feu, et les écouter discuter en famille sans comprendre le dixième de ce qu'ils disaient !!!