Se libérer du regard des autres

Se libérer du regard des autres, en voici un défi ! C'est ce que je me disais ce matin, en réfléchissant à toutes ces choses qui peuvent nous emprisonner.

Derrière le regard des autres, il y a leur jugement, leur critique. On a beau se dire qu'on s'en fout, c'est toujours un effort que de s'en détacher. Je me souviens à quel point ce regard me tétanisait quand j'étais plus jeune. J'étais toujours en train de me demander ce que les autres allaient penser de moi si je faisais ci ou si je ne faisais pas ça, me demander si j'avais bien agi ou bien parlé, je rougissais très facilement en réunion, en groupe, car non seulement je me sentais jugée, mais je manquais de confiance en moi.

Et puis est arrivé le jour où je me suis demandée : est-ce que je fais les choses pour moi ou pour les autres ? Ça a coïncidé avec l'époque où j'ai changé de vie, où j'ai rencontré des personnes qui vivaient dans une vraie marginalité. Exprimer et affirmer sa singularité, voilà ce qui comptait.

J''ai alors commencé à voyager, et ce fut la vraie libération. Fini les étiquettes sociales, fini les rôles à jouer, en voyageant, on a juste à être. Parce qu'on est de passage, parce que si on ne se plaît pas à un endroit, on peut bouger comme on le veut, et aussi parce que les personnes qui nous accueillent spontanément sont de nature ouverte et curieuse (dans le cas contraire, on ne les rencontre pas puisqu'elles restent chez elles !)

Cette liberté que m'offrait le voyage, j'ai compris que je devais la conserver, quoiqu'il arrive, y compris dans le quotidien, au retour, dans un contexte plus contraint, plus conventionnel. Et la clé est là : se libérer du regard des autres. Bien sûr qu'on est jugés en permanence, critiqués, d'autant plus que certains en font un sport national ! Mais après tout, ce jugement n'appartient qu'à ceux qui le formulent, et au fond, ne se jugent-ils pas eux-mêmes en jugeant les autres ? Terrible l'effet miroir !!!

Alors oui, cela demande une grande confiance en soi que d'affirmer ce que l'on est, d'autant plus dans un monde ultra normé. Mais voilà, nous ne sommes pas des robots. Nous sommes avant tout humains. Donc uniques. Donc différents. Assumons-le !